La Tracabilité : 3 000 ans d’évolutions technologiques

934 600 Eric PETERS

De Lascaux à la Block Chain

A l’heure ou la Block Chain s’affiche en technologie vedette de la tracabilité, que les objets  connectés (IoT) envahissent tous les domaines de la vie privée et de l’univers industriel, il n’est pas inutile de se replonger quelques instants dans l’histoire.

Et si tout avait commencé il y a plus de 3 000 ans ?

Un peu d’histoire …

Identifier, prouver, suivre, reconstituer, bref tracer est une préoccupation humaine depuis des temps immémoriaux.

Selon les uns, les peinture rupestres des grottes de Lascaux sont la preuve d’une volonté humaine de “laisser trace”. Selon d’autres, le code Hammurabi Babylonien témoignerait qu’en 1750 avant J-C, sur les rives de la Mésopotamie, nos ancêtres avaient déjà la préoccupation de “tracer” leur passage, leurs droits ou bien encore leur propriété.

S’en suivirent de nombreux témoignages de cette volonté, qu’il s’agisse des codifications très précises utilisées par les producteurs et marchands Vénitiens, pour attester de l’origine et de la propriété de leurs amphores, ou du marquage des animaux imposés par le conseil de Roi de France en 1784 afin de lutter contre la propagation de maladies contagieuses, aux noms tous plus évocateurs les uns que les autres. : Le charbon, la gale, la rage … ou la morve qui, dans sa version cutanée, portait le doux nom de farcin.

Au risque de décevoir certains adeptes du Sacro-saint principe de précaution, ce qui précède nous enseigne que la vache n’est pas devenue folle en 1990 !

Il est donc apparu très tôt aux hommes que la tracabilité était absolument nécessaire pour garantir à la fois l’origine d’une chose ou sa qualité, et que dans la mesure du possible, il leur fallait être en mesure de retracer sa chaine d’évolution.

C’est donc de ceci dont il est question lorsque l’on parle de tracabilité et la façon la plus simple de définir ce terme serait celle retenue par notre bon vieux Larousse

« La possibilité de suivre un produit aux différents stades de sa production, de sa transformation et de sa commercialisation …. notamment dans les filières alimentaires »

Sans faire offense à cette institution nationale, il conviendrait d’ajouter “de suivre un individu dans sa constitution et ses déplacements”. L’Adn étant la technologie de tracabilité absolue “inventée” par la nature, l’imagination humaine ne peut donc une fois encore que s’incliner.

Les temps “modernes »

C’est en 1952 que deux inventeurs Américains, Norman Joseph Woodland et Bernard Silver , vont déposer un brevet portant sur l’idée de représenter par un code imagé, l’association d’une piste sonore et d’un code Morse.

Nous étions encore assez loin de la représentation que tout le monde connait désormais. Il faudra donc attendre la fin des années 60 et un certain David J. Collins, fondateur de Computer Identics pour que la représentation actuelle du code barre voit le jour.

la tracabilité

10 ans de plus furent nécessaires pour qu’au début de l’année 1969, Collins et sa société , Computer Identics , installent le premier système de codes barres au monde dans une usine General Motors (Michigan), afin d’assurer la tracabilité par codes barres d’une chaine de production et distribution d’essieux. Une autre installation fut mise en œuvre dans le New Jersey chez General Trading Company. Il s’agissait cette fois de diriger les expéditions vers le quai de chargement approprié.

Au risque de bruler quelques étapes dans cette mise au point historique, nous nous projetons directement en 1974 dans le supermarché Marsh à Troy dans l’Ohio.

C’est ici qu’un fameux paquet de chewing gun (tout débute forcément avec un paquet de Chewing-gum aux États-Unis !) devint le premier article à subir les assauts d’un lecteur codes barres laser et son fameux trait rouge. Le lecteur de code barre et son utilisation dans le retail était nés.

Dans la mesure ou 80% des produits doivent comporter un code barre pour que le système devienne rentable et que de réels gains de productivité apparaissent, le développement du code barre fut assez lent. A la fin des années 70, moins de 1% des magasins américains utilisaient un scanner de codes barres. En 1985, 35 % étaient équipés de douchettes codes barres.

Dès les années 90, l’accélération fut considérable de sortes qu’aujourd’hui, 95% des commerces occidentaux sont équipes de lecteurs codes barres.

L’optimisation de la tracabilité

Dès lors, l’industrie au sens large,  n’a eu de cesse d’optimiser la tracabilité et les techniques utilisées pour y parvenir. Comme toujours, au delà des enjeux de pouvoir, et après que les besoins primaires de l’homme soient satisfaits, au sens de ce bon vieux Maslow et de sa pyramide, les enjeux économiques deviennent les moteurs de l’accélération technologique.

la tracabilité

C’est ainsi qu’à compter des années 2000, les efforts ont porté sur la sécurisation et l’accélération de la tracabilité

    • Codes barres linéaires en tous genres : EAN8, EAN13, UPC, Codabar Monarch, Code 11, code 39, code 93, code 128, 2 parmi 5 … etc.
    • Codes barres linéaires mais empilés :   PDF417, Code 16K, Code 49 .. etc
    • Codes barres deux dimensions, devenus très populaires depuis l’émergence des smartphones : Datamatrix et autres QR Code

Simultanément à la mise au point de ces codes, sont apparus les imprimantes codes barres  capables de les produire et les lecteurs codes barres capables de les scanner. (Laser, CCD, imager ..)

la tracabilité

Dans quelques secteurs concernés, le code barre voit son hégémonie contestée par l’émergence de la technologie RFiD.

Cette “évolution” du code barre présente un intérêt technique solide dans un certain nombre d’applications, en industrie ou dans le retail en particulier. Elle est constitue le “pont technologique” entre le très traditionnel code barre imprimé et son futur probable, qui se présente sous le vocable IoT. ( Les objets connectés)

Sur le plan de la transmission des informations, le temps réel est devenu la référence dès le début des années 2000 et le protocole WiFi , au delà de ses évolutions régulières, sera la norme universelle de connexion aux réseaux internes des entreprises comme de l’internet.

Au delà des aspects normatifs (les différents types de codes barres) et des aspects matériels (les imprimantes codes barres, les scanner codes barres, les terminaux codes barres et les PDA professionnels), l’environnement logiciel a joué également un rôle déterminant dans l’émergence d’une tracabilité moderne.

  • Solutions de gestion de la supply chain (chaine logistique)
  • Solutions de pilotage de la production
  • Solutions mobilité professionnelle (techniciens de maintenance, commerciaux itinérants etc ..)

Cette rapide, et délibérément très simplifiée, rétrospective de la tracabilité et des technologies qu’elle met en œuvre, n’a pour seul objectif que de resituer sur un espace temps compréhensible, l’apparition des technologies que nous qualifierons de  Post Modernes et qui vont sans aucun doute conduire à une véritable révolution de la tracabilité.

Il aura fallu :

  • 5 000 ans pour passer de la peinture rupestre à la naissance du code barre
  • 50 ans pour passer de la mise au point du code barre au développement du tag RFID

Quelques années seulement seront suffisantes pour reléguer ces technologies au rang de curiosités historiques

Big Data, Intelligence Artificielle, IoT et surtout le vecteur essentiel de leur propagation, la Block Chain, vont produire une révolution technologique sans précédent.

Si vous êtes, courageusement, parvenu au bout de cet article et que vous avez en charge la mise en place ou la gestion du processus de tracabilité informatique dans votre entreprise, vous avez bien entendu pour préoccupation de surveiller l’émergence de ces technologies disruptives.

Mais à ce stade, vous devez mettre en œuvre les meilleures solutions de tracabilité codes barres ou RfiD actuelles, tout en demeurant libres de basculer très rapidement vers de nouvelles solutions compétitives lorsqu’elles seront disponibles à échelle industrielle.

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